
«Désolé Salvador, La Madone Est Partie», en Français, est un questionnement de la peinture surréaliste référencée par la religion et la technique, mais également le rapport au temps et aux époques.
La composition : une arche constituée de six parties ne se touchant pas, tout en légèreté, surplombe marche dont trois linges soigneusement pliés sont posés à côté de deux citrons jaunes. Le sol semble infini jusqu’à apercevoir un décor rocheux, lui aussi en lévitation. Le ciel plutôt sombre de l’arrière plan laisse ressortir cette arche éclairée par le soleil que l’on devine derrière notre œil.
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Soit contre-sens, soit évolution. L’imagerie 3D moderne peut-elle compléter ou au contraire destituer la qualité et la volonté d’une œuvre ? Ici, la référence de Dalí perd presque toute sa religion, toute son authenticité dans un système mathématique qu’est la 3D. De son époque, qu’aurait-il pensé d’un outil simulant les lumières et ombres à la perfection, là où lui même semblait inclure, au pinceau, de l’incohérence ?
Les techniques de représentation du réel évoluent suivant les époques, suite à la peinture, la sculpture, la photographie, la vidéo, l’imagerie 3D. Quand le public contemple un médium du passé, il doit s’imprégner de cette époque, y rentrer mentalement. Pourtant tout autour, il dispose de sa propre expérience du monde contemporain, afin d’apprécier l’œuvre qu’il regarde. Son esprit fait alors le choix pour une œuvre singulière, de préférer le pinceau donnant du relief à l’imagerie 3D écrasant quelques valeurs.